D'autres manifestants ont pu atteindre le secteur de l'Étoile par le métro, mais de nombreux cars de police se tiennent prêts à recevoir les Algériens qui sortent des bouches de métro pour les diriger vers les centres d'internement. Selon la constitution de 1958, les Algériens sont des citoyens à part entière et ne doivent pas être l'objet de mesures discriminatoires qui vont à l'encontre de la politique officielle d'assimilation. On ne leur demande rien. En 2006, Jim House et Neil MacMaster notent que le nombre exact d'Algériens tués par les forces de l'ordre reste la question la plus ardemment débattue, les deux protagonistes de cette bataille de chiffres étant Jean-Luc Einaudi et Jean-Paul Brunet. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Pour Jim House et Neil MacMaster, la répression a fait bien plus de 120 morts au cours d'un « cycle de deux mois connaissant son pic le plus visible dans la nuit du 17 octobre Â»[31]. La demande peut se faire directement en Belgique lorsque : Si le couvre-feu représente une sérieuse gêne pour les travailleurs algériens, il entrave considérablement le FLN dans ses activités vespérales et nocturnes de réunions, de prélèvement des « cotisations Â», de préparation d'opérations, d'application de « sanctions Â» et d'exécutions sommaires. L'exploitation des archives permet à Jean-Paul Brunet de publier en 1999 Police contre FLN, où il conclut à un nombre de victimes des violences policières bien inférieur à celui mis en avant par Jean-Luc Einaudi[B 28]. Dans son livre Charonne : Lumières sur une tragédie, publié en 2003, celui-ci revient à nouveau sur les manifestations du 17 octobre 1961. Quand des plaintes sont déposées, l'IGS doit diligenter une enquête, mais, après les consignes du préfet de police Papon, le commissaire divisionnaire de l'IGS s'efforce généralement de dédouaner les hommes mis en cause[A 12]. Les « débits de boissons tenus et fréquentés par les Français musulmans Â» doivent fermer à partir de 19 h[A 20]. Devenez membre ou donateur régulier et recevez Le Fil tous les trois mois au format papier. La plupart des députés du RPR et de Démocratie libérale quittent alors l'hémicycle en critiquant la « récupération politique Â» de cet événement, signe que la plaie ouverte dans cette nuit tragique du 17 octobre 1961 n'est toujours pas refermée[56]. À propos des 393 décès recensés par Einaudi, ils relèvent que sur les 246 dont la date est connue, 141 ont été enregistrés avant le 17 octobre[l] : les chiffres de Brunet et d'Einaudi couramment cités ne concernent donc pas la même période[B 19]. Pourtant il en porte la responsabilité puisque, ici et là, c'est le terrorisme musulman qui est à l'origine de ces drames. » Brunet rejette cette possibilité : « hormis peut-être quelques cas extrêmes, on voit mal comment dans un pays démocratique cette éventualité aurait pu se produire et comment, après presque un demi-siècle, des restes humains n’auraient pas été retrouvés[4]. À 12 h 30, 60 % des quelque 1 400 commerces concernés sont effectivement fermés et pour les faire rouvrir les simples admonestations policières restent sans effet. À la fin du mois d'octobre, Maurice Papon et le ministre de l'intérieur Roger Frey doivent faire face à un feu roulant de questions embarrassantes, d'abord au conseil municipal de la ville de Paris le 27, puis à l'Assemblée nationale le 30 et enfin au Sénat le 31. Ali Haroun admettra que la Fédération de France était en train d'étouffer et qu'elle se trouvait devant « un obstacle qu'il fallait coûte que coûte franchir Â»[A 25]. s, Découvrez la boutique Amnesty International, Le fil Aucun arrêté ministériel prononçant des mesures d'éloignement ne figure dans les archives de la direction de la réglementation du ministère de l'intérieur[26] (documents introuvables)[25] . Il ne peut refuser la création d'une commission d'enquête, mais la veille du débat au Sénat, des informations judiciaires sur la mort de 27 Algériens avaient été connues et le 30 novembre Frey se retranchera devant la loi qui interdit la constitution de commissions d'enquête pour les affaires traitées par la justice pour déclarer qu'il était délié de son engagement avec Defferre[B 23]. D'autres violences liées à la fin de la guerre d'Algérie, comme les multiples attentats meurtriers de l'OAS, la fusillade de la rue d'Isly le 26 mars 1962, les représailles contre les pieds-noirs et les massacres de harkis, auraient selon eux, beaucoup plus tard, conduit à effacer des mémoires le souvenir d'octobre 1961[B 25], d'autant plus que le gouvernement édicte dès mars 1962 un décret d’amnistie portant sur l’ensemble des crimes et délits commis en relation avec les opérations de maintien de l’ordre lors de la guerre d'Algérie[38]. À l'Assemblée nationale, c'est le député Eugène Claudius-Petit, de sensibilité Centre gauche qui lance une attaque féroce contre la police mettant en évidence les incohérences de la version du ministre de l'intérieur. Pendant l'été 1961, la guerre d'Algérie entre dans une phase critique. Si elle réagissait, elle manifestait ouvertement son racisme Â»[6]. nécessaire] se regroupent en comité, dans le but d'intervenir de manière plus efficace auprès des pouvoirs publics. À la suite de son travail, Anne Tristan publie un recueil photographique, Le Silence du Fleuve[48], et les documentaristes britanniques Philip Brooks et Alan Hayling produisent pour la télévision le documentaire qui sera diffusé le 2 mars 1993 par France 3[B 28]. Les policiers ripostent, faisant huit blessés[A 39]. Les négociations entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), émanation du FLN, en vue de la prochaine indépendance algérienne, provoquent des dissensions dans chaque camp. Einaudi qui n'a pas eu accès aux archives de la police, a tiré un certain nombre d'informations nouvelles des archives d'Ali Haroun et de témoignages tant français qu'étrangers. ». Une colonne de 10 000 personnes en provenance des bidonvilles et des quartiers populaires de la banlieue ouest (Nanterre, Bezons, Courbevoie, Colombes et Puteaux) se rassemble au rond-point de la Défense et se dirige vers le pont de Neuilly en vue de gagner le secteur de l'Étoile. Cependant, selon Jean-Paul Brunet, le FLN n'a jamais avancé le nom d'une seule femme tuée ni prouvé que les fusillades aient eu plus qu'un caractère très limité[A 41]. Il révèle également qu'une douzaine d'officiers de police se trouve hospitalisés et déclare le renvoi prochain en Algérie d'une majorité de manifestants arrêtés. Préparée en secret, la manifestation est un boycott du couvre-feu nouvellement appliqué aux seuls Maghrébins. Il se concrétise par un ensemble de contrôles administratifs, de leurres, d'actes d'intimidation, d'inspections d'hôtels, de fichages et d'opérations de renseignements. Le 17 octobre 1961 et ses suites ne sont longtemps perçus que comme l'un des nombreux épisodes liés à la guerre d'Algérie. Il s'agit d'expulser les Algériens « indésirables Â», chômeurs ou petits délinquants, de redéployer la FPA dans les zones névralgiques et d'organiser des opérations de harcèlement dans les bidonvilles, qui sont le siège d'une importante activité militante. La préfecture de police a fait le choix, ce soir-là, de privilégier la dispersion énergique aux arrestations massives. Les défilés nocturnes sur les grandes artères de la capitale donnent lieu à des affrontements au cours desquels des policiers font feu. Des échauffourées se prolongent jusqu'à 22 h 30 boulevard Saint-Germain et dans le secteur de Saint-Sulpice où des coups de feu sont tirés. Oui mais non, Chine, Les parents d’enfants ouïghours disparus décrivent l’horreur de la séparation, Donnez une vraie liberté à Loujain al-Hathloul, Amnesty International Inde doit poursuivre son travail en faveur des droits humains, Legs et testaments : les questions fréquemment posées, Déclaration Universelle des droits de l’homme. Le 4 octobre, plusieurs syndicats[réf. Le lendemain, l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) affirme que « des dizaines d'Algériennes et d'Algériens sont tombés sous les balles des colonialistes Â». Plus de 2 500 Algériens sont appréhendés dans ce secteur où les violences restent à un niveau modeste. En cet automne 1961, le ressentiment est tel que la préfecture semble ne plus tenir ses troupes. Réponse de l'auteur aux critiques formulées contre son ouvrage. Il est également déconseillé aux Nord-Africains de circuler à plusieurs, les assassinats de policiers ayant été le fait de groupes de trois ou quatre hommes. Le mutisme de l'État français, par ailleurs mobilisé par le durcissement des discours et des actions contre l'OAS, dont les attentats font près d'un millier de morts en un an, ou encore l'attention captée aussi par la sévère répression des manifestations de gauche conduisent à une forme d'occultation des événements de la nuit du 17 octobre : un mois après, à partir de la mi-novembre il ne reste plus que trois journaux à s'y référer[m],[B 24]. Le même jour Jacques Floch, secrétaire d'État à la Défense chargé des anciens combattants évoque à l'Assemblée nationale « un couvre-feu appliqué sur la base du faciès Â». Ces labyrinthes impénétrables fournissent un refuge naturel aux militants, il est facile d'y dissimuler des armes et des documents. Jacques Fauvet, à l'époque rédacteur en chef adjoint au quotidien le Monde, estimera dans son éditorial du 19 octobre que : « Le FLN ne manquera pas d'exploiter les sanglants incidents de Paris, et les atroces "ratonnades" d'Oran. De Gaulle a également intérêt à lancer des messages tour à tour intransigeants et conciliants. Déjà en avril, la CFTC s'élevait « contre la pratique en vigueur qui consiste à laisser en liberté, voire à remettre en liberté, en vertu de textes légaux, des individus notoirement dangereux Â» et exigeait des modifications urgentes aux textes légaux ou réglementaires. La dernière modification de cette page a été faite le 27 février 2021 à 06:26. Cette même démarche le conduit, le 18 août, à refuser la démission du premier ministre Michel Debré, farouche partisan de l'Algérie française. Pour les manifestations de la soirée, l'encadrement du FLN est considérablement affaibli par les arrestations de la veille, alors que la police a mobilisé 3 000 hommes, substantiellement plus que les 1 658 de la veille. Afin d'éviter d'irriter les négociateurs français pendant le déroulement des pourparlers de paix, le GPRA met sous le boisseau les événements du 17 octobre. Des coups de feu partent d'un car de police transportant des interpellés vers le commissariat de la rue Thorel et qui est bloqué par des manifestants. En 1986, Ali Haroun, l'un des cinq membres du comité fédéral de la Fédération de France du FLN basé à Cologne, publie La 7e Wilaya[44], qui donne des informations sur la Fédération de France et notamment sur la journée du 17 octobre[A 43]. Il ne devra jamais se confier à un avocat désigné d'office, mais il devra parler à l'avocat que le Front lui aura envoyé. D'après Jim House et Neil MacMaster, c'est pour « mettre la pression Â» sur le FLN, de juillet à octobre 1961, que de Gaulle donne à Debré et ses proches suffisamment de liberté pour mettre en œuvre une stratégie d'intransigeance. Le massacre du 17 octobre 1961 est la répression meurtrière, par la police française, d'une manifestation d'Algériens organisée à Paris par la fédération de France du FLN. Tout d'abord des manifestations de masse à Paris, puis des manifestations de solidarité de femmes dans les villes de province, et enfin une grève de vingt-quatre heures accompagnée d'une grève de la faim dans les prisons. Le 20 octobre, un communiqué du GPRA soutient que le nombre de morts s'élève « Ã  près de cinquante, parmi lesquels plusieurs femmes Â», que « les blessés se chiffrent par centaines Â» et qu'il y a « plus de cent disparus Â». Le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal salue « les bonnes intentions Â», tout en regrettant l'absence d'excuses officielles[61]. Parallèlement, les services du SAT-FMA (« Service d'Assistance Technique aux Français Musulmans d'Algérie Â») délivrent un grand nombre de laissez-passer, environ mille à quinze cents par semaine. »[50]. Reprenant la question dans le numéro de novembre 2001 de la revue Esprit, Paul Thibaud estime qu'« Einaudi entasse les pièces d'un réquisitoire alors que Brunet essaie d'écrire une histoire Â»[51] ; ainsi, « beaucoup des résumés d'enquête qu'Einaudi nous livre ne permettent pas de savoir qui a tué Â» mais, suivant un « choix global et politique Â», les décès sont mis au compte de la police afin d'exonérer le FLN « des visées totalitaires Â» que lui attribue Brunet[52]. La participation à la manifestation revêt un caractère obligatoire, les abstentionnistes et les récalcitrants sont gravement menacés : « Ceux qui resteront dans leur chambre seront abattus Â» ou s'exposent à « de très graves sanctions Â». Le 17 octobre 2001, le maire de Paris, le socialiste Bertrand Delanoë, inaugure sur le pont Saint-Michel une plaque commémorative dédiée « Ã  la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961 Â». Le 4 octobre, au cours de la réunion hebdomadaire du Service de coordination des informations nord-africaines (SCINA), son président demande si la recrudescence des découvertes de cadavres de FMA dans la Seine ne pourrait pas être consécutive à des représailles policières. Jean-Paul Brunet voit dans cette faiblesse extraordinaire des effectifs l'un des facteurs ayant conduit à la violence de la répression[A 29]. L'instauration d'un nouveau couvre-feu était d'ailleurs réclamée à mots couverts par le Comité permanent de Défense constitué des syndicats de police. Dans la nuit du 18 lors d'une session de l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur Roger Frey présente une version similaire[B 21]. Le port d'armes, même les plus insignifiantes, est absolument interdit. Dans la journée, il passe dans plusieurs commissariats où il autorise verbalement ses hommes à tirer dès qu'ils se sentent menacés et leur donne sa parole qu'ils seront couverts, en leur indiquant, selon un compte-rendu syndical, que leurs supérieurs s'arrangeront pour trouver une arme sur les corps des Nord-Africains abattus[A 7]. La police a ainsi trouvé sur l'un des manifestants le plan détaillé de l'événement à venir[9]. Il lui est répondu par le représentant du SCAA et celui des Renseignements généraux que l'on peut en attribuer une importante proportion au FLN, ainsi qu'au MNA, et que d'autre part le phénomène n'est pas uniquement parisien car « il se manifeste dans toute la France avec une égale intensité Â»[A 13]. Via l’Administration Communale. Au cours de l'enquête consécutive, les policiers affirment avoir riposté aux tirs des Algériens ou avoir vu deux hommes « se retourner portant la main à la poche Â»[A 35],[B 16]. À la suite de la décision, prise en conseil interministériel le 5 octobre, d'instituer un couvre-feu envers les seuls Algériens[g], le préfet de police Maurice Papon « dans le but de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes algériens Â» publie le communiqué suivant[A 20] : « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20 h 30 et 5 h 30 du matin[A 20]. Il se soucie en priorité de ces négociations cruciales et de la grève de la faim de trois semaines des militants FLN emprisonnés, qui commence le 1er novembre, date anniversaire de la Toussaint rouge. Un régiment de paras aurait en effet flanqué 500 musulmans par terre. Il préconise des actions nocturnes rassemblant hommes, femmes et enfants. Ni de Gaulle ni ses ministres ne font mention des événements dans leurs mémoires ou dans des confidences recueillies par tel ou tel. L'année suivante, Mohammed Harbi, lui aussi ancien membre du comité fédéral, publie dans la revue Sou'al d'autres documents provenant du FLN et concernant l'organisation de la journée du 17. Les sévices sur les détenus se poursuivent jusqu'au 20 octobre où la salle de spectacle doit être libérée pour un concert de Ray Charles[B 17]. Réédition augmentée d'une postface inédite : « des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance Â», Du pont de Neuilly à la place de l’Étoile, Entre la place de la République et l'Opéra, Position du gouvernement français et du GPRA, Mises en cause de la qualification de massacre, Commémoration et reconnaissance officielle, « reprendre fermement l'offensive dans tous les secteurs, et harceler l'organisation politico-administrative Â», « contre la pratique en vigueur qui consiste à laisser en liberté, voire à remettre en liberté, en vertu de textes légaux, des individus notoirement dangereux Â», « l'utilisation maximum de tous les policiers dans le combat imposé par l'adversaire, (…) l'intensification des interpellations et la mise en place de dispositions réglementant la circulation des éléments nord-africains Â», « pour un coup donné, nous en porterons dix Â», « Les fonctionnaires de police peuvent faire usage de leurs armes lorsqu'ils sont menacés par des individus armés ou qu'ils ont des raisons de croire que leur vie est exposée. Trois désirs d'oubli ont ainsi convergé pour fabriquer ce long silence[39]. Il est possible qu'elle découle de l'indiscipline de Mohammedi Saddek, le coordinateur de la Fédération de France[A 3], ou bien de celle des chefs des deux wilayas de Paris. Consigne est donnée dans ce même télégramme d'appréhender les manifestants, de conduire les hommes au Palais des sports, les femmes et les enfants au poste de police de la rue Thorel, dans le 2e arrondissement. Omar Boudaoud souligne que tout manifestant pris avec « ne serait-ce qu'une épingle sur lui serait passible de la peine de mort Â»[B 12], et des militants procèdent à des fouilles pour s'en assurer. Derrière l'absence d'écho donné à ces événements pendant près de trois décennies, on trouve en premier lieu, selon House et Neil MacMaster, le désir de l'État français de nier les faits et de les dissimuler, ensuite la crainte de la part de la gauche institutionnelle que ce drame ne recouvre la mémoire de la manifestation de Charonne contre l'OAS en février 1962, enfin, et de manière plus évidente, le souhait des premiers dirigeants de l'Algérie indépendante qu'on évite de parler d'une mobilisation organisée par des responsables devenus pour la plupart des opposants[B 26]. Zouaoui programme la plus importante des trois manifestations sur toute la longueur de l'avenue des Champs-Élysées, depuis l'Arc de triomphe de l'Étoile jusqu'à la place de la Concorde[B 15]. Les cas de mauvais traitements à l'égard de personnes originaires d'Afrique du Nord se multiplient, tant sur la voie publique que dans les commissariats et les centres de détention. Avec une moyenne de 40 personnes par véhicule, les détenus subissent un véritable entassement au cours de ces transports. La publicité entourant le procès amène le ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement, à créer une commission chargée d'examiner les archives de la police sous la présidence de Dieudonné Mandelkern, qui remet discrètement son rapport à la presse en mai 1998. Dès le 19, les journaux publient une version plus détaillée des événements car de nombreux journalistes se rendent, et pour la première fois, dans les bidonvilles de la banlieue parisienne. Tous les (...). Mandatée par la Fédération de France quelques jours avant la manifestation, Paulette Péju rédige rapidement un récit détaillé des événements d'octobre, qui sera publié en novembre par François Maspero. Entre 1958, où il est poussé au pouvoir par les partisans de l'Algérie française, et les accords d'Évian qui scelleront en mars 1962 le sort d'une Algérie indépendante, il doit accompagner chaque nouveau pas vers l'indépendance par une attitude de fermeté, destinée à calmer ses soutiens initiaux. Effet d'un penchant majoritaire des Algériens en faveur du FLN, ou de leur crainte des sanctions[A 26], les directives sont largement suivies[A 27]. Par ailleurs nous savions que les bidonvilles de Nanterre et Colombes se vidaient et qu'une colonne de manifestants était en route pour Paris Â». Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes Â»[57]. Monique Hervo qui participe à la manifestation au pont de Neuilly témoigne du message radio mensonger suivant : « Il y a dix policiers tués à La Défense, plus de cent blessés ; les Algériens nous attaquent au couteau Â»[10]. Marcel Péju, Paulette Péju et Gilles Manceron, « Dans la Seine, le poids des os. La censure en vigueur incitant à la prudence, c'est le point de vue officiel que reflète la presse quotidienne du 18 au matin. Depuis le 5 juin, le FLN parisien s'abstenait d'attaquer les policiers et les harkis, respectant ainsi la trêve édictée par le GPRA pendant les négociations avec le gouvernement français[b]. Par ailleurs nous savions que les bidonvilles de Nanterre et Colombes se vidaient et qu'une colonne de manifestants était en route pour Paris Â», « Cette masse était très impressionnante, composée de femmes hurlant des youyou, d'enfants Â», « qui s'accrochent à eux telles des abeilles à un essaim, en essayant de les déborder Â», « deux gardiens de la paix tirer en l'air pour tenter d'impressionner un groupe de Nord-Africains qui les bombardaient d'objets divers Â», « se retourner portant la main à la poche Â», « â€¦d'après ce que nous savons, il y a eu une trentaine de cas absolument indéfendables Â», « Ã  près de cinquante, parmi lesquels plusieurs femmes Â», « les blessés se chiffrent par centaines Â», « des dizaines d'Algériennes et d'Algériens sont tombés sous les balles des colonialistes Â», « la répression ne serait donc responsable que d'une minorité des morts algériens Â», « systématiquement à la police française toutes les morts de Nord-Africains Â», « certains corps ont été enterrés en secret plutôt que d'être remis aux autorités françaises tant redoutées, « hormis peut-être quelques cas extrêmes, on voit mal comment dans un pays démocratique cette éventualité aurait pu se produire et comment, après presque un demi-siècle, des restes humains n’auraient pas été retrouvés, « cycle de deux mois connaissant son pic le plus visible dans la nuit du, « dizaines d'Algériens, peut-être entre 150 et 200 Â», « des coups de feu avaient été tirés sur les forces de police qui avaient répliqué Â», « Le FLN ne manquera pas d'exploiter les sanglants incidents de Paris, et les atroces "ratonnades" d'Oran. La tension des policiers est extrême, car ils sont convaincus qu'ils vont affronter des manifestants violents et armés. Le 17 octobre 2012, le président de la République François Hollande publie un communiqué : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance ont été tués lors d'une sanglante répression. Vingt blessés graves, souvent victimes de traumatisme crânien, doivent être évacués vers l'Hôtel-Dieu et d'autres hôpitaux[A 38],[B 17]. Autre témoin, mais de l'autre côté, Maurice Papon publie en 1988 les Chevaux du pouvoir[45], où il valorise son rôle dans la défaite du FLN et maintient ce qui était en 1961 la version officielle des événements[B 28]. Dans cette catégorie se trouvent les cas douteux des décès par : maladie, accident du travail et suicide. Il a finalement été distribué dans quelques salles en octobre 2011, à l'occasion du cinquantenaire des événements[A 43],[40]. Paulette Péju, militante communiste engagée du côté du FLN[12] et journaliste à Libération, témoigne : « Trente, quarante mille Algériens brusquement sortis du sol, des Grands Boulevards au Quartier Latin, de la Concorde à l'Étoile Â»[13]. Selon l'historien Daniel Lefeuvre, du fait de la difficulté d'accès aux archives algériennes, il n'est toujours pas élucidé, en 2002, qui au sein de la fédération française du FLN pensait pouvoir tirer profit de cette action et décidait « d'organiser cette manifestation, vouée, d'emblée à être durement réprimée Â»[8]. Sans nier la violence de la répression policière, il affirme que la thèse du « massacre général Â» est un « mythe forgé pour les besoins d'une cause militante bien incertaine Â» par un auteur dont « la vérité historique n'est pas le souci premier Â»[n],[27]. Certains des blessés hospitalisés viennent du Palais des sports où les 150 policiers qui assurent la garde des détenus se livrent à des brutalités dont le syndicaliste policier Gérard Monate dira dans les semaines suivantes « â€¦d'après ce que nous savons, il y a eu une trentaine de cas absolument indéfendables Â»[A 36]. Pour le GPRA, à la tête duquel le libéral Ferhat Abbas est remplacé le 27 août par Ben Khedda, perçu comme plus intransigeant, il importe que des manifestations de masse démontrent sa popularité, en même temps que le caractère pacifique des manifestations doit rassurer l'opinion publique et apaiser l'inquiétude des Pieds-Noirs sur l'avenir qui les attend dans une Algérie indépendante[B 9]. Quant aux disparitions, beaucoup d'entre elles s'expliquent par le refoulement en Algérie de plus de 1 781 militants dans les semaines qui suivent[B 20]. Le corps des policiers paraît prêt à commettre les exactions les plus graves pour se faire justice lui-même, alors que la hiérarchie ne parvient plus à faire accepter son autorité [A 5], [2]. Jean-Paul Brunet note que sur ces 260 blessés, 88 sont entrés entre le 19 et le 21, ce qui témoignerait de la persistance des brutalités policières bien au-delà de la nuit du 17 octobre[A 37]. Notre magazine sur les droits humains, Tous les trois mois, en 32 pages, notre magazine « Le Fil » vous propose un coup de projecteur sur des sujets d’actualité et des problèmes de fonds abordés du point de vue des droits humains. Dans ces conditions, les seules véritables manifestations rassemblant quelques milliers de personnes se déroulent en banlieue, à Nanterre et à Colombes. Pendant le procès en diffamation intenté par Maurice Papon à l'écrivain Jean-Luc Einaudi, et face au substitut Lesclous qui utilise le terme massacre, Me Varaut soutient que « La police n'était pas préparée pour faire une Saint-Barthélemy.
Vernouillet Code Postal, Index Education Covid, Château Louis Xiv Louveciennes, Achat Catogan Homme, Centre Commercial Chartres Ouvert Dimanche, Cohabitation De Fait Mutuelle, Réouverture Des Universités, Moi Aussi Je T'aime En Italien, Théâtre Royal Du Parc, Institut Grain De Beauté Paris 15, Classement Lycée Lyon 2020, Nacera Coiffure Trappes,